Depuis la semaine dernière (dire que cela fait déjà une semaine que l'on revoyait notre miracle), ma grossesse a pris une nouvelle direction. Plus sereine, plus épanouissante, plus ouverte sur l'avenir. Si si, c'est vrai, j'y arrive!
Cela a commencé dès le surlendemain de l'écho. Une nouvelle épreuve m'attendait: l'arrêt de la progestérone. J'étais à la fin de ma 13è SA, le gynéco m'avait dit que c'était largement bon, que je pouvais l'arrêter, d'un coup ou peu à peu si ça me rassurait.J'avais envisagé un joli petit planning mental: je la prenais encore deux jours, puis un sur deux pendant quelques temps et enfin un sur trois (je n'étais qu'à un ovule par jour donc pas possible de réduire la dose en elle-même). Le soir où, en sortant de ma douche, j'ai ignoré superbement la boite de progestérone qui trônait avec mes affaires, je n'en menais pas large. Pendant deux jours, je suis retombée dans l'observation minutieuse de mes pertes. Le fait est que non seulement je n'ai pas perdu le moindre micromillilitre (ça n'existe pas mais on s'en fout) de sang et...Je me suis sentie mieux! Les tiraillements se sont peu à peu faits moins insistants, les coups de barre journaliers se sont estompés, les rares sensations de nausée (ou inconfort plutôt) aussi. Passage au 2è trimestre ou arrêt du traitement? Je ne peux être affirmative mais ça a drôlement bien collé avec l'arrêt quand même. Je me suis donc retrouvée face à un dilemme quand, deux jours plus tard, je devais en reprendre. Sciemment, de mon plein gré et en toute connaissance de cause, je ne l'ai pas reprise. Plus rien depuis. Et je me sens parfaitement bien. Mes pertes sont transparentes comme de l'eau (fin du psychotage, merci), le seul point négatif est que j'ai beaucoup plus de mal à bien dormir. Mais ça reviendra, je le sais.
L'étape suivante a été samedi. On est sortis avec chéri pour me trouver un ou deux nouveaux pantalons de grossesse parce que c'est duraille de tenir avec deux futs par semaine. J'avais oublié que c'étaient les soldes alors du coup, deux nouveaux pantalons et un pantacourt! J'étais ravie et ai oublié d'imaginer que la foudre me frapperait aussitôt sortie du magasin. J'ai réussi à me poser les bonnes questions, du style: m'ira-t-il encore quand j'en serai à six mois? Après l'accouchement? A côté, il y avait deux magasins pour bébé, avec tout le matériel auquel chéri et moi n'avions pas encore pensé. Il m'a proposé d'y faire un tour, histoire de se faire une première idée des priorités et du budget à prévoir. Et bien, là encore, pas de culpabilité ou sentiment que c'est prématuré. J'étais certes intimidée mais une partie de moi commence à parvenir à rendre cette grossesse concrète et pérenne. Je me projette, on y arrive, tout doucement. Et qu'est-ce que c'est agréable! Je vous avoue que je m'épate moi-même, je suis habituellement beaucoup plus récalcitrante que cela. Mais mon petit gyrophare n'est même plus éteint, il est parti. Etat de surveillance terminé, trace ta route ma petite!
Avant-hier soir, soirée de fin d'année dans mon collège. Jusque là, peu de collègues savaient pour ma grossesse, trois sur soixante à tout casser. Sauf que chéri étant avec moi, aux petits soins, sans parler de mon ventre qui "est bien visible depuis une semaine" (dixit une collègue), on m'a interrogée, j'ai avoué, la nouvelle s'est répandue. J'ai passé une bonne partie de la soirée à papoter enfants, organisation pratique, vie quotidienne avec mes collègues mamans. Et là, je me suis aperçue que je suis passée du stade "ah, j'aimerais qu'on arrive jusque là" à "voilà ce qui nous attend, c'est super intéressant ces différents vécus".
Enfin, je fais confiance à mon petit miracle (que je me représente comme une fille maintenant). 14SA+3, ça défile. Ce que j'attends avec impatience maintenant, ce n'est plus un chiffre, un stade, un examen, c'est de ressentir les premiers frôlements. Il me tarde. Chéri, lui, est déjà pressé de le/la rencontrer, même s'il aime que je sois enceinte (faut dire, je ne suis pas une femme enceinte chiante). On a déjà statué sur le prénom fille (que nous avions déjà depuis ma FC1 mais dont nous n'avions pas reparlé depuis). Peu à peu, nous passons de la case "infertiles" à la case "futurs parents". Et, croyez-moi, ça change une femme!